Lenwë l'Austère [Terminé]

Lenwë possède en vérité assez peu de choses. Les plus notables sont le collier orné du crâne de Chapardeur et son bâton lesté, qui lui sert d'arme. Il a créé ce bâton lui-même grâce à ses dons, Murmuré à un arbre centenaire, ce qui lui confère une solidité exceptionnelle et un poids conséquent.

Hormis ces objets, il possède un sac-bandoulière qu'il traîne un peu partout, contenant quelques herbes médicinales et des victuailles. La présence des herbes, amères, donne d'ailleurs un étrange goût à la viande. Mieux vaut ne pas accepter sa nourriture sous peine d'être surpris par des saveurs... Inhabituelles.

Lenwë a les cheveux longs et noirs, piqués de petits bijoux dorés gardant plus ou moins sa chevelure en une crinière décente. Il a les yeux jaunes et les pupilles fendues, les oreilles longues et pointues. Son oreille gauche est déchirée, souvenir d'un vieux combat contre une bête sauvage. De plus, sa peau est verdâtre et dure comme du cuir. Ses dents ne sont pas comme la plupart des humains, mais s'apparentent plutôt à des crocs. Beaucoup de caractéristiques faisant penser à un dragon.

Lenwë est de stature assez imposante, sa musculature est saillante. Il ne porte que des habits vétustes en peaux et cuirs tannés, qu'il a fait lui-même. Un gilet court et ouvert sans manches et un pantalon s'arrêtant au mollet, marrons. Vêtements qui ne cachent en rien ses nombreuses cicatrices ainsi que ses peintures verticales sur le visage, le bras gauche et le torse, descendant jusqu'au bas-ventre. Il possède aussi un plastron pectoral en os, une petite armure de faible résistance mais qui lui suffit.

Ses accessoires se résument au collier en lanière serti d'un crâne de corbeau, son ami d'enfance Chapardeur, et au long bâton de bois lesté dont il ne se sépare jamais.

Lenwë a les traits durs et ne montre pas beaucoup ses émotions. Cependant il lui arrive de tripoter le petit crâne lorsqu'il est inquiet. Il n'est pas rare qu'il s'arrête soudainement de bouger pour observer un oiseau prenant son envol ou pour étudier la pousse d'un quelconque arbre se trouvant sur son chemin.

Lenwë ne vole pas son surnom: l'Austère. Ayant passé la majorité de sa vie en forêt ou chassé, il en est devenu bourru voire parfois carrément asocial. Il lui arrive d'être fourbe avec les inconnus, et les rares personnes l'ayant approché décelèrent un certain cynisme dans ses paroles.

Au final, il ne se sent nul part mieux que dans sa forêt. Très proche de la nature, il adore tout ce qui a trait à celle-ci, des animaux aux plantes. De fait, lorsque quelqu'un entre dans son territoire, ses réactions diffèrent. Si la personne est jugée bonne, il n'hésitera pas à proposer son aide. Mais si cette personne manque de respect à la nature, il l'observa mourir lentement. Et Lenwë ira même jusqu'à tuer l'intrus de ses mains s'il ose souiller ou attaquer la nature. Il est d'ailleurs facilement irritable, mieux vaux faire attention où l'on pose les pieds quand on est en sa compagnie et hors des villes. Une fois mis en colère, il peut rapidement devenir destructeur et mortellement dangereux. Mais il ne tue jamais sans prévenir et sans laisser une chance de partir.

Il semble plutôt froid et peu avenant, mais cette attitude cache surtout une certaine maladresse dans les relations humaines, il n'a pas mauvais fond. De plus, sa mystérieuse rencontre et les légères investigations qui suivirent ont fait de lui un fervent croyant de Zanory.

Lenwë maîtrise la magie Draconique, héritage du Dragon de terre, que l'on nomme Murmure des Bois. Elle lui donne un certain contrôle sur la nature, que ce soit la terre, les plantes voire même les animaux. Il peut créer des objets et des golems en terre ou en roche, faire bouger le sol, appeler des bêtes pour l'aider ou entraver ses adversaires dans de grosses racines. Il perd cependant en puissance hors des terrains exempts de civilisations.

Vis-à-vis de la technologie, il en est plutôt méfiant. Sachant quels effets meurtriers certaines machines peuvent avoir sur la nature, il aura tendance à éviter d'être confronté trop radicalement aux technologies et mécaniques poussées. Il n'est pas totalement anti-machine pour autant, il préférera simplement les moyens naturels.

Personne ne sait où est né Lenwë ni qui sont ses parents. Il grandit seul, semblant se sustenter parfois par lui-même, parfois par quelques cadeaux d'habitants de Kirim, la ville où il apparut pour la première fois. Il a une enfance agitée et chaotique. Lenwë est rapidement discriminé et chahuté par les autres enfants, certains allant même jusqu'à le persécuter, sous l'oeil indifférent des adultes. Tout cela à cause de son étrange apparence. Qualifié d'enfant des rues, il apprend rapidement à se débrouiller seul pour survivre.

Très tôt, ses affinités avec la draconique apparaissent et il développe une empathie animale poussée. Il se lit d'ailleurs d'amitié avec un corbeau qui l'agaçait au début mais qui lui sauva la vie un jour de forte neige et de grand froid. Il avait 6 ans lorsque cela se produisit. Alors qu'il n'avait pas mangé depuis des jours et qu'il se mourrait dans sa ruelle, le corbeau le guida jusqu'à une maison délabrée et, faisant de nombreux voyages, il lui apporta des victuailles telles que du pain ou des fruits afin de le sustenter. A dire vrai, l'oiseau les volait ça et là, partout où il le pouvait. Lenwë ne sut jamais comment le corbeau s'y était prit mais ses efforts lui valurent le respect et l'amitié du jeune utilisateur de draconique, ainsi que le nom de Chapardeur.

A l'âge de 8 ans, il part pour la ville d'Elmur, où sa condition de vie s'améliore légèrement, sans toutefois devenir réellement acceptable. Malheureusement, il doit quitter la ville à peine deux ans plus tard, pourchassé par des brigands qu'il avait soulagé de leurs bourses. Fuyant pour sa vie, il se réfugie dans la forêt environnante, qui alimente depuis longtemps les légendes du coin et dans laquelle les habitants s'aventurent le moins possible. Découvrant un univers qu'il ne connaissait pas, il s'habitue rapidement à l'environnement et s'y plaît presque immédiatement. Il finit par y élire domicile.

Pendant encore deux années, Lenwë coule des jours heureux dans sa forêt. Il a alors apprit à vivre grâce aux cadeaux de la nature et à respecter cette dernière. Mais un jour terrible mit fin à sa quiétude, un jour qui vit arriver dans sa forêt un groupe de braconnier. Chapardeur voulut prévenir Lenwë de leur présence, mais est tué avant d'atteindre le jeune homme. Trouvant le cadavre de son vieil ami, l'utilisateur de draconique entre dans une rage folle et laisse libre cours à ses pouvoirs. Les habitants de la région racontèrent plus tard que la forêt explosa ce jour-là. Toujours est-il que personne ne revit jamais les braconniers, ni même ne trouva trace de leur campement. Lenwë, de son côté, enterre Chapardeur mais garde néanmoins son crâne qu'il place autour de son cou pour honorer leur promesse de ne jamais se séparer. Il offrit aussi une sépulture décente aux animaux qu'il avait tué dans sa rage, alimentant sa rancune et sa haine envers les hommes à chaque bête innocente enterrée. Lenwë a alors 12 ans et dès lors il tuera chaque être qui s'aventurera dans cette forêt, sans aucune distinction de caste, de rang social, d'âge, ou de sexe.  On parlera d'un démon sanguinaire que l'on évitera autant que faire se peut.

Approchant des 17 ans, Lenwë fait une étrange rencontre. Voulant se désaltérer à un point d'eau non loin de sa caverne, il vit qu'une mystérieuse et magnifique jeune femme s'y baignait. Intrigué, Lenwë hésite à l'approcher, mais la jeune femme se tourne vers lui et se présente naturellement comme si elle savait depuis le début qu'il était là. Rapidement, elle acquiert sa confiance en décrivant le passé du jeune homme. Se décrivant comme une voyageuse dotée de pouvoirs spéciaux, elle annonce que Lenwë pourra retrouver son ami Chapardeur à la seule condition qu'il expie ses pêchés en protégeant ce lieu, ce qu'il s'empresse d'accepter. Rynoza, c'est ainsi qu'elle se présente, lui enseigne de nombreuses choses sur la forêt, la survie, les animaux, les plantes et l'aide à canaliser son pouvoir, faisant en sorte qu'il puisse l'utiliser en osmose avec la nature environnante sans la torturer ni la dénaturer.

4 mois passent, et Lenwë fait face à des sentiments amoureux qui évoluent depuis sa rencontre avec l'étrange jeune femme. Alors qu'il rassemblait le courage nécessaire pour s'avouer, Rynoza lui fit promettre non seulement de veiller sur cette forêt, mais de prendre soin de la nature partout où il irait. S'il respectait sa parole, il retrouverait son ami et pourrait également aspirer à passer l'éternité avec elle. Bien évidemment, Lenwë promet, un étrange pressentiment le titillant. Et en effet, elle disparaît dès le lendemain.

L'utilisateur de draconique veille alors sur la forêt, en espérant revoir cette mystérieuse femme, mais elle ne reparut jamais. Il acquiert peu à peu le patronyme de Lenwë l'Austère des habitants de la région, du fait de son accoutrement, son mode de vie, mais surtout de ses manières bourrues. Du moins des personnes respectueuse de la nature, recevant l'aide de l'ermite, et non son courroux... A 22 ans, Lenwë quitte finalement la forêt et pose le pied dans une ville pour la première fois. La ville qu'il avait fuit, Elmur, lui apporte un semblant de réponse vis-à-vis de Rynoza. Il fréquente quelques temps les serviteurs du temple de la lumière et fait le rapprochement entre Rynoza et la déesse Zanory, convaincu qu'elles ne forment qu'une seule et même entité. Certitude qui le conforte dans sa volonté de mener à bien sa mission de protecteur de la nature. De plus, il y a peu, une idée a germé en lui et s'est transformée en conviction : et si Chapardeur avait été un messager de la Déesse chargé de veiller sur lui?

Lenwë cherche avant tout à mener à bien la mission donné par Rynoza, qui semble être en vérité la déesse Zanory. De fait, il compte voyager pour voir comment il pourrait protéger la nature et observer l'évolution de la technologie, qu'il appréhende. Cependant, il a pour vocation caché de comprendre d'où il vient et quelle est sa place au sein du Grand Équilibre. Chaque chose a sa place dans le cercle naturel, et la disparition des dragons est une question restée sans réponse depuis bien trop longtemps.

Peu de chose effraie réellement le jeune homme, mais il n'est pas à son aise face aux grands étalages de technologie et hors de portée de lieux naturels. De plus, les armées rangées l'impressionnent et le laisseront souvent tétanisé. Enfin, il a très peur de s'attacher de nouveau à quelqu'un. La double disparition des deux seules personnes qu'il ait réellement aimé traumatisa le garçon plus profondément qu'il ne l'avouera jamais.