L'agacement est certain. Le corps se fait raide et impatient, et un autre se courbe devant celui-ci essayant de s'excuser platement de son incompétence certaine. Mais le regard du premier corps n'en n'a cure, ne voyant que le résultat médiocre, « Tu es vraiment un incapable Arkaël ! J'aurais dû prendre Clavius avec moi... », cela fuse, acide dans l'air. Tu as les bras croisés sur ton énorme manteau de fourrure grise, et du haut de tes talons noirs et fins tu toises ton sbire pâle et chauve qui essaye de se faire tout petit en avant de ta stature droite et fumante d'exaspération. « Je t'ai demandé quelque chose de simple pourtant non ? Trouver un guide ! », fulmines-tu sur ton acolyte qui lève les mains pour se protéger le visage que tu menaces de frapper d'un grand coup avec ta main gantée de cuir. Te voilà en Aurikann pour un voyage périlleux dans les creux et les hauteurs des montagnes, dans le froid mordant des terres, sans guide, et pour seuls compagnons Arkaël l'humain neutre et Arathil la scribe que tu as engagé il y a de ça quelques jours en Pavryon pour qu'elle puisse t'aider dans la lourde tâche de la prise de note des recherches que tu compte entreprendre ici.
Tsss... Un coup de vent froid te dissuade de lui mettre une baffe qu'il te semble mériter, et tu fais en sorte que ta tête se perdre entre les poils de ton manteau, laissant ton zhuli noir parer les flux aériens dans ton cou. Décidément tu n'aimes pas ce temps, et tu aimes encore moins la tournure que prennent les événements. Normalement tu avais tout planifié. Tu laissais le manoir à Clavius, tu partais chercher un scribe avec Arkaël, tu venais ici, tu trouvais un guide et puis tu partais explorer les contrées froides. Simple et clair... Mais non, il faut que tout se complique à cause de l'incompétence de certain. Tu soupires et t'avances dans la rue où vous êtes tous les trois plantés. « On devait partir à l'aube, et nous allons être retardés ! », expliques-tu à l’intension des deux personnes avec toi. Vous vous trouvez actuellement dans une petit village plutôt vivant, votre point de départ. Tu avais ouïe dire qu'il y avait quelques bons connaisseurs du terrain ici, mais Arkaël semble n'avoir rien trouvé... Regardant le peuple hétéroclite passer devant toi, et fusillant du regard quelques curieux blancs qui sondaient ta peau détonante de l'atmosphère d'Aurikann, tu finis par scander sans gêne, « Hého ! Y'a t-il quelqu'un de compétant pour nous guider dans les hauteurs ?! », mais aucune réponse bien sûre... Au moins tu auras essayé ça...
Le rouge commence sincèrement à te monter à la tête et Arkaël vient te déranger, « Madame... Vous devriez peut-être... Proposer rémunération ? », à ces mots tu sens ton coeur arrêter de battre et choquée tu portes ton attention sur ton sujet, une main sur la poitrine, comme outrée, « Quoi ?! », t'exclames-tu, « Et bien oui... J-J-Je pense... Que ça pourrait aider... », explique-t-il timidement. Tu soupires encore une fois et sort une pièce d'une de tes poches, la brandissant au dessus de ta tête, « J'offre une pièce à celui qui nous guide sur les chemins des montagnes ! Dépêchez-vous ! C'est une offre exceptionnelle ! », il est certain que tu n'as pas hérité du sens commercial équitable de tes parents. Tu es toujours à marchander pour essayer de tirer tous les avantages à toi. « Je pense que c'est un peu... léger. », suggère ton sous fifre, ce à quoi tu réponds par un regard noir avant de céder, comprenant parfaitement ce qu'il voulait dire, « Bon... J'offre cette bourse d'écales à celui qui se décidera à être guide pour une exploration dans les montagnes ! », et ces mots semblent te brûler la langue, « Il devrait juste être heureux de me servir... », ronchonnes-tu finalement.
Arathil
Messages : 40 Date d'inscription : 19/05/2016
Sujet: Re: ♦ Mordre comme le froid, hurler comme le vent Dim 29 Mai - 10:42
Mettant pour la toute première fois les pieds en Aurikann, Arathil observait la foule bigarrée qui les entourait. Ses compagnons et elle semblaient se trouver au cœur d’un petit village bien vivant. De gauche à droite on pouvait entendre les marchands vanter leurs produits pour attirer la clientèle.
Une bourrasque de vent la fit frissonner et son attention se porta bientôt sur Andromias qui semblait prête à frapper Arkaël qui venait de les rejoindre.
«Tu es vraiment un incapable Arkaël! J'aurais dû prendre Clavius avec moi... Je t'ai demandé quelque chose de simple pourtant non? Trouver un guide! On devait partir à l'aube, et nous allons être retardés! Hého! Y'a t-il quelqu'un de compétant pour nous guider dans les hauteurs ?!»
Engagée quelques jours auparavant, il lui était difficile de bien cerner la personnalité de ses compagnons de voyage. Elle avait, cependant, bien remarqué qu’Andromias n’avait que très peu d’estime pour Arkaël, ce qui lui faisait se demander pour quelle raison il les accompagnait.
*Pourquoi lui avoir demandé de trouver un guide si vous avez si peu confiance en ses capacités? C’est pourtant un aspect essentiel de notre voyage! Comment voulez-vous que nous arrivions où que ce soit sans aucune aide!* pensa-t-elle.
Entendant cela, Arathil ouvrit grand les yeux. Il ne pouvait pas vraiment avoir dit une telle chose? Une telle suggestion si tôt après avoir évité de justesse une gifle monumentale laissait voir un manque de jugement franchement inquiétant.
«Bon... J'offre cette bourse d'écales à celui qui se décidera à être guide pour une exploration dans les montagnes!»
Alors qu’Andromias tentait, sans grand succès à première vue, de trouver un guide, Arathil commençait à se demander ce qu’elle faisait dans cet endroit glacial. Elle avait beau s’être enveloppée de son manteau et avoir rabattu la capuche de ce dernier sur ses yeux pour se protéger du vent, elle n’en était pas moins frigorifiée.
Pourtant, lorsqu’on lui avait proposé cet emploi d’une durée indéterminée, l’idée lui avait parue bonne et elle avait sauté sur l’occasion. Mugan étant une période difficile pour elle, même après toutes ces années, ce voyage vers l’inconnu risquait assurément de lui apporter la diversion nécessaire.
«Il devrait juste être heureux de me servir...»
Ce dernier commentaire l’exaspéra. *J’ose espérer* pensa-t-elle *que tout le voyage ne se déroulera pas ainsi. Il me semble qu’un tel projet demande des préparatifs bien plus élaborés. Comment peut-elle imaginer qu’un guide va apparaitre sur un claquement de doigts de sa part.*
Sentant les regards des passants se faire plus insistants depuis qu’une bourse d’écales avait été proposée au premier venu, Arathil réajusta les sangles de son paquetage et aborda sa compagne de voyage.
«Peut-être pourrions-nous trouver une auberge ou une taverne quelconque pour nous renseigner. Sinon, nous devrions finir par trouver un commerçant qui pourra ou plutôt qui *voudra* nous renseigner. Dans un cas comme dans l’autre, une chose est certaine. Nous ne pouvons pas demeurer ici. Il ne manquerait plus que votre offre généreuse n’attire quelques brigands en quête de bonne fortune.»
Se moquant de savoir si Arkaël pourrait les défendre ou non d’une éventuelle mauvaise rencontre, Arathil avait décidé qu’employée ou pas, elle ferait connaître le fond de ses pensées à Andromias. Ne pas avoir eu son matériel avec elle, ses inquiétudes auraient à coup sûr été bien différentes, mais chargée comme elle l’était, si les choses tournaient mal, il lui serait bien difficile de se défendre adéquatement.
Saykanel Rokar JE SUIS SANS GUILDE FIXE
Guilde : Sans guilde fixe Inventaire : Pipe et herbes à fumer, vêtements, nourriture. Un peu de vin parce que les nuits sont froides. Messages : 231 Date d'inscription : 27/03/2016 Age : 28 Localisation : Malaggar
Sujet: Re: ♦ Mordre comme le froid, hurler comme le vent Dim 29 Mai - 14:35
Saykanel était arrivé dans un de ces villages ridicules du nord d'Aurikann. Le peu d'habitants, vivant d'une agriculture de basse qualité et d'une chasse maladroite, accrochaient leurs viandes de lièvres séchés sur les portes des cabanes de bois dans lesquelles ils échappaient au froid. Ce bois donnait à Saykanel des petites envies d'incendie, mais il devenait de plus en plus adepte à calmer ce genre de pulsions violentes. Il serait, se disait-il, pourtant si aisé d'incendier le village et de se présenter aux villageois comme une sorte d'esprit des flammes venus les punir de leurs crimes. Régner sur eux... Les légendes contenaient déjà un ou deux Tog'wal ayant utilisé ses pouvoirs de cette manière, Saykanel ne se sentait guère l'envie de les imiter.
Son voyage vers l'est avait continué tant bien que mal. Il était désormais certains que des hommes étaient toujours à sa poursuite, il fallait qu'il gagne Malaggar au plus vite. Loin des Nazakhins, il pourrait enfin ne plus être en fuite. Mais il arrivait devant un soucis autrement plus majeur que traverser les terres. Comment, une fois la côte atteinte, traverser l'océan ? Il était trop grand et trop lourd pour se cacher dans un bateau, il n'avait pas d'ami de l'autre côté, et s'il nageait, il serait emporté par les courants violents et mourrait. Saykanel se décida donc à tenter de trouver de l'argent pour payer sa place, quand bien même retarderait-il son voyage.
Pour entrer dans le village, Saykanel avait dû se draper plus intensivement que d'habitude. Il portait des chaussures grossièrement faites de toiles roulées autour de ses pieds et jambes, son pantalon de cuir et un manteau fait en assortiment maladroit de fourrures lui recouvrait torse, bassin et bras. Pour le reste, sa cape contenait une capuche sous laquelle il pouvait cacher son visage et il gardait ses mains sous cette cape. Un tel accoutrement pouvait sembler suspect en d'autres lieux, mais en Aurikann, Saykanel avait simplement l'air d'un troll qui n'était pas habitué au froid. Et trop pauvre pour se payer une tenue descente, comme la grande majorité des trolls.
Les villages du nord d'Aurikann étaient encore moins tolérants des trolls que le reste des terres Nazakhin, pour une très bonne raison. « Je vous dis que le géant des glaces était ici ! Il portait les têtes de trois Ibus ! » « C'était il y a une semaine. Quand il a traversé le village, il a vendu l'une des têtes pour qu'elle décore l'auberge en échange d'une caisse de viande séchée et de quelques écales. » « Le petit a tenté de lui voler une tête, il voulait se faire un nom...Il était mort avant même qu'on s'en rende compte et le géant était en train d'écorcher son cadavre. Il est reparti vers le nord en portant sa fourrure comme un manteau. »
Saykanel soupira. Le géant fou ? C'est ainsi qu'on vous appelle ici ? Vous avez pourtant toujours préféré "le chasseur des glaces". Saykanel continua à tendre l'oreille au petit groupe attablé à l'auberge. Le géant a engendré tout un clan de trolls ! « Ce n'est pas un troll, je vous dis ! C'est un esprit, un dieu de la chasse qui prend la forme d'un troll. » « Il a vingt enfants ! Tu as déjà entendu parler d'un esprit qui fait des enfants toi ? » Saykanel cessa de prêter attention aux élucubrations des paysans et entreprit de sortir de l'auberge. Il avait mangé ce qu'il avait pu, et il ne trouverait aucun moyen de gagner un peu dans un tel... «Bon... J'offre cette bourse d'écales à celui qui se décidera à être guide pour une exploration dans les montagnes ! » Saykanel entreprit d'accorder une prière silencieuse à Klavos et Jiskar et regarda attentivement l'étrange trio.
Trois humains, deux à la peau pâle, un à la peau foncée. Saykanel se demanda s'il s'agissait de mâles ou de femelles et se rappela d'une leçon de sa mère à ce sujet. Tu peux différencier les mâles des femelles humains assez aisément. Les mâles humains ont de la barbe, sauf quelques exceptions. Les femelles n'ont pas de pilosité faciale, sauf quelques exceptions. Les femelles ont les cheveux longs, sauf quelques exceptions. Et les mâles ont les cheveux courts, sauf quelques exceptions. Les femelles ont des seins visibles, sauf quelques exceptions. Et les mâles ont le torse plat, sauf quelques exceptions. Les femelles ont la voix aïgue et les mâles grave sauf quelques exceptions. Avec toutes ces exceptions, comment suis je censé faire la différence à moins de les mettre à nu et d'examiner leur nudité ? Et comment font-ils la différence entre eux ? Ont-il un odorat affûté pour reconnaître à l'odeur ? Il serait impoli de les renifler. «Peut-être pourrions-nous trouver une auberge ou une taverne quelconque pour nous renseigner. Sinon, nous devrions finir par trouver un commerçant qui pourra ou plutôt qui *voudra* nous renseigner. Dans un cas comme dans l’autre, une chose est certaine. Nous ne pouvons pas demeurer ici. Il ne manquerait plus que votre offre généreuse n’attire quelques brigands en quête de bonne fortune.» Celui-ci semblait plus intelligent que les deux autres, ou en tous cas plus prudent. Les villages de ce type n'avaient que rarement vu autant d'écale et cela attirerait une mauvaise attention. Qui plus est, les auberges tendaient à être des endroits sûrs en Aurikann, les lois de l'hospitalité étant claires. Ils devaient être étrangers. Saykanel s'avança. « Moi Saykanel ! Peux guider petits bonhommes dans les montagnes ! Eux vouloir aller où ? »
S'il est une chose que Saykanel avait apprise à force de côtoyer des humains, c'est qu'ils prenaient aisément peur de tout ce qui les dépassait. Jouer la stupidité les rassurait, leur donnait l'impression qu'il était contrôlable. Surtout que l'humain à la bourse, avec son ton de voix, semblait être du genre à vouloir absolument tout contrôler autour de lui... « Les montagnes pas être sûres, petits avoir besoin de vivres. Viande séchée. Pas prendre monture, monture attirer Ibu. Montures maladroites dans montagne. Saykanel guider petits dans montagnes, Saykanel grandir dans les montagnes. Petits pouvoir même croiser famille de Saykanel. Eux donner nourriture et hospitalité aux petits si chemin des petits croiser famille. »
Saykanel haïssait jouer la bêtise, cela lui donnait l'impression de renforcer les stéréotypes sur les trolls. Et il devait faire attention à ne pas sortir de son personnage. Puis Saykanel se rendit compte de son erreur, il avait donné son nom ! Si l'un d'eux venait du sud de Morrokoth, il avait probablement vu un avis de recherche ! Cela faisait presque un an qu'il était mis à prix ! Il adressa une nouvelle prière silencieuse à Klavos.
Invité Invité
Sujet: Re: ♦ Mordre comme le froid, hurler comme le vent Lun 30 Mai - 22:08
Le bourse d'écales semble faire son petit effet. Quelques têtes se tournent, certains ralentissent le pas. Mais cela ne te convient pas, les visages te déplaisent, les attitudes t'exaspères. Tout ce monde à l'air faible avec la présence d'esprit d'une huitre, alors d'un regard hautain et noir, tu dissuades les essences malsaines qui pourraient s'approcher de votre trio un peu perdu au milieu de ce village inconnu et rustique. Au bout de quelques instants ta scribe vient à son tour déranger tes enfers bouillonnantes, « Peut-être pourrions-nous trouver une auberge ou une taverne quelconque pour nous renseigner. Sinon, nous devrions finir par trouver un commerçant qui pourra ou plutôt qui *voudra* nous renseigner. Dans un cas comme dans l’autre, une chose est certaine. Nous ne pouvons pas demeurer ici. Il ne manquerait plus que votre offre généreuse n’attire quelques brigands en quête de bonne fortune. », dit-elle calmement et avec réflexion, une chose qui pour le coup t'irrite encore plus. Baissant ton bras, tu portes ton attention sur la petite humaine et la toise de haut en bas, laissant neutre ton visage sombre. Tu sais que Arathil a raison, qu'il faudrait suivre le chemin de la sécurité... Mais ta mauvaise foi préfère se mettre en avant, « Pensez-Vous que je suis idiote madame ? Nous venons d'en sortir d'une auberge ! Nous n'avons eu affaire qu'à des poivrots... Arkaël avait une adresse... Il s'est perdu comme un idiot. », tes derniers mots se dirigent vers ton sujet qui n'a d'autre choix que de se recroqueviller encore plus sur sa frêle carcasse. Tu soupires en même temps que le vent souffle. Fermant les yeux, tu essayes de faire le calme dans ton palais mental tout en prenant une grande inspiration... Puis tu expires doucement avant de reprendre plus calmement, « J'ai étudié quelques récits par rapport aux Kleroths. Il semblerait qu'ils fassent un rituel spécial en cette saison pour un dieu inconnu... Ça serait fantastique de pouvoir observer cela ! Et même peut-être de découvrir le nom de cette entité qu'ils vénèrent... », tu te fais songeuse à l'idée de cette probable grande découverte ethnologique, « Il semblerait qu'ils utilisent une plante rare aux propriétés psychotropes puissantes pour ces festivités... Mais encore oubliée de nos civilisations, quelque chose de grandiose encore une fois ! ... Mais..., ton regard se reporte encore une fois sur ton sbire, nous avons un léger contre-temps... », à la fin tes mots fendent l'air comme des lames fraîchement aiguisées.
« Moi Saykanel ! Peux guider petits bonhommes dans les montagnes ! Eux vouloir aller où ? », alors que tu songeais à toutes ces grandes découvertes, une grosse voix et un dialecte imparfait te sort de tes pensées. Devant toi, haute et large se dresse une silhouette enroulée de façon très aléatoire dans des morceaux de tissus manquant de classe. Wow... C'est tout ce qui te traverse l'esprit lorsque tu montes ton regard presque blanc vers ce qui semble être une forme de visage enfouie sous des tonnes de rubans dépareillés. Tu ne dis mot, mais sans gêne tu le détails de haut en bas..., « Les montagnes pas être sûres, petits avoir besoin de vivres. Viande séchée. Pas prendre monture, monture attirer Ibu. Montures maladroites dans montagne. Saykanel guider petits dans montagnes, Saykanel grandir dans les montagnes. Petits pouvoir même croiser famille de Saykanel. Eux donner nourriture et hospitalité aux petits si chemin des petits croiser famille. », Son nom te disant vaguement quelque chose... Toutefois tu décides de sauter cette information pour finalement te mettre à ricaner de façon moqueuse, « Vous n'avez aucun style... Mais j'apprécie votre audace d'être venu à nous. », dis-tu avec un petit sourire au coin des lèvres. Tu claques des doigts, toujours en fixant ce qui semblait être un troll, et Arkaël s'empresse de mettre vos affaires sur son dos. Celui-ci se redresse sur ses deux mètres d'os, montrant une force invisible qui pourrait en surprendre plus d'un. Plissant un peu tes yeux gris, tu essayes de cerner le personnage en face de vous. A première vue il n'a pas l'air bien méchant et en capacité de penser à vous faire du mal. Vu son langage primitif, il doit-être une âme bien malléable... Bien plus que Clavius. Au bout de quelques instants tu soupires et reporte ton intérêt sur Arathil, la questionnant du regard pour connaitre son avis sur la bête s'incrustant auprès de vous, avant de demander au colosse, « C'est bien gentil. Mais qu'est-ce quu'il me dit que vous êtes une entité de confiance ? Et que vous n'êtes pas l'instigateur d'une entourloupe ? », alors que cela pataugeait il y a peu, voilà que cela te semble aller trop rapidement. Décidément, ce voyage promet d'être périlleux. De toute façon, si problème il y avait, tu sais que tu peux compter sur Arkaël...
Saykanel Rokar JE SUIS SANS GUILDE FIXE
Guilde : Sans guilde fixe Inventaire : Pipe et herbes à fumer, vêtements, nourriture. Un peu de vin parce que les nuits sont froides. Messages : 231 Date d'inscription : 27/03/2016 Age : 28 Localisation : Malaggar
Sujet: Re: ♦ Mordre comme le froid, hurler comme le vent Mar 31 Mai - 0:04
Saykanel eut un soupir intérieur en encaissant la bêtise de son employeur. Comme il le craignait, son interlocuteur était insupportable. Il réfléchit à une stratégie à aborder et se lança : « Saykanel pas escroc. Saykanel connaît montagne. Saykanel connaît demeures des Kleroths. Père de Saykanel lui a montré une fois. Durant rituel, eux boire étrange mixture et fumer étranges herbes, après danser jusqu'à épuisement devant étrange statue. Kleroth savoir se battre, porter armure lourde. Moi mener petits dans les montagnes, moi les guider jusqu'à Kleroth et protéger petits, puis Saykanel ramener petits ici et prendre argent pour payer voyage. Saykanel le jurer devant Jiskar et Azdoth. Petits pas avoir moyen de faire confiance à guide de toutes façons. »
Le troll ne put trouver plus à dire pendant un temps. Les Kleroths étaient dangereux, et pendant leur rituel, les observer était particulièrement risqué. Le groupe d'humains se mettaient en bien plus grand danger que ce qu'ils croyaient. Il observa la -c'était une femme, il en était désormais à peu près sûr- personne devant lui. Riche, cela ne faisait pas de doute. Le genre qui n'avait jamais été vraiment en danger, qui pensait que le monde lui appartenait. Les Kleroths lui offriraient un retour à la réalité. Autant faire en sorte qu'elle y survive pour apprendre.
Et puis franchement quelle genre de personne propose un emploi et va ensuite insulter le seul qui se propose ?
« Petits très impolis. Petits proposer emploi que personne prendra, sauf Saykanel et quand Saykanel accepte emploi dangereux, Saykanel proposer protéger petits, Saykanel connaît montagnes et connaît halte, petits insulter Saykanel ? Si Saykanel partir, petits pas avoir de guide. Humains d'ici paysans et chasseurs, trop couards pour partir. Petits pas connaître les montagnes, petits pas connaître les dangers. Petits jamais devoir éviter Ibu, jamais devoir éviter tempête. Petits avoir choix, soit prendre Saykanel pour guide et Saykanel mener petits dans les montagnes puis ici, soit petits partir sans Saykanel et mourir dans les montagnes, soit petits renoncer. Petits savoir ce que givre fait ? Petits perdre la vue à cause du vent glacé si petit pas savoir comment l'éviter. Petits mourir tués par Ibu parce que petits proies faciles, aveugles et bien en chair pour Ibu. Pourtant facile d'éviter Ibu, Ibu marquer territoire. Mais si petits pas pouvoir reconnaître trace de griffes des Ibus, petits rentrer dans territoire à Ibu. Saykanel peur pour petits. »
Il espéra que cette argumentaire, surtout celle au sujet de la cécité, suffirait à convaincre l'humaine. Sinon, qu'elle crève dans les glaces si elle y tenait tant. En quoi cela le concernait-il ? Et puis franchement, il avait sérieusement envie d'attraper l'humaine et de lui coller quelques baffes pour lui apprendre l'humilité. Il avait cependant besoin de cet argent et se décida à ravaler sa colère. « Pire. Corbics se reproduire en cette saison. Corbics devenir fous quand reproduire. Attaquer tout ce qui approche. Crever les yeux, puis ouvrir la gorge. Saykanel savoir quels chemins prendre pour éviter Corbics. » Par le sang de Jiskar, conserver cette façon de parler est tout simplement épuisant.
Arathil
Messages : 40 Date d'inscription : 19/05/2016
Sujet: Re: ♦ Mordre comme le froid, hurler comme le vent Mar 31 Mai - 5:58
Si, plus par souci des convenances que par réel respect pour son employeur, Arathil s’était abstenue de répliquer quand cette dernière avait fait preuve d’une évidente mauvaise foi en rejetant son conseil, Saykanel, le nouveau venu, n’avait pas eu cette délicatesse.
«Petits très impolis. Petits proposer emploi que personne prendra, sauf Saykanel et quand Saykanel accepte emploi dangereux, Saykanel proposer protéger petits, Saykanel connaît montagnes et connaît halte, petits insulter Saykanel?»
Se retenant à grand-peine d’éclater de rire, Arathil s’empressa de baisser un peu plus la tête. Il ne fallait surtout pas qu’Andromias s’aperçoive qu’elle était amusée par le troll. À tout prendre, elle préférait s’aventurer dans les montagnes avec lui comme guide plutôt que d’accorder sa confiance à un guide trouver par Arkaël, et ce malgré que le nom du troll ne lui soit pas totalement inconnu. Elle n’arrivait pas à savoir ou elle l’avait vu ou entendu, mais elle savait que cela finirait par lui revenir.
Les propos de Saykanel allaient droit au but et ce qu’il disait était plein de bon sens. Malgré tout, Arathil conservait un doute, une réserve à son sujet. Elle n’avait jamais côtoyé de Troll de manière fréquente, mais ce n’était pas sa première rencontre avec un représentant de cette race, ce qui faisait que sa manière de parler lui paraissait encore plus étrange qu’elle ne l’était. Son langage, qui semblait tout d’abord très primitif, n’en était pas moins soigné, comme s’il on s’était contenté de retirer la conjugaison des verbes pour enlever toute finesse à son discours.
N’ayant pas voix au chapitre en ce qui concernait les décisions de leur expédition, Arathil garda silence. Elle ne voulait en aucun cas distraire Andromias de sa conversation avec le troll. Qui sait, si son offre était acceptée, il serait peut-être le meilleur des compagnons de voyage qu’on puisse souhaiter avoir.
Reportant de nouveau son attention sur les alentours, Arathil constata que la foule, qui s’était un peu éloignée à l’arrivée de Saykanel, les observait de nouveau très attentivement. Replaçant une fois de plus les sangles de son paquetage, elle en profita pour écarter légèrement son manteau pour poser la main sur sa dague. Il lui semblait impensable de faire usage de son arc en plein cœur d’un village. Attaquée ou pas, hors de question qu’elle prenne le risque de faire de nouveau du mal à un enfant aussi accidentellement que cela puisse être.
*N’empêche que s’ils ne se dépêchent pas un peu, nous risquons d’avoir des ennuis!*
Un peu à l’écart, elle crut voir des silhouettes qui discutaient avec animation en les désignant du doigt.
*Dans quel guêpier me suis-je embarquée! Arathil commençait à être réellement agacée des manières d’Andromias. J’ai l’impression d’avoir affaire à une gamine qui n’a pas encore réalisé que tout ne tourne pas autour d’elle! C’est décidé, si elle refuse l’offre de Saykanel je brise mon contrat peu importe les conséquences. Ma pauvre petite vie vaut tout de même la peine d’être préservée!*
Petit à petit, les femmes et les enfants se dispersaient, ne laissant derrière que les hommes, jeunes et moins jeunes.
Observant attentivement les alentours, Arathil constat qu’un peu plus loin sur leur droite se trouvait une brèche dans la palissade de fortune qui entourait le village. Si nécessaire, ils pourraient possiblement fuir de ce côté.
Une nouvelle bourrasque de vent la fit frissonner. Une chance que c’était du sang et non de l’eau qui coulait dans ses veines parce qu’autrement, elle se serait déjà changée en statue de glace.
Invité Invité
Sujet: Re: ♦ Mordre comme le froid, hurler comme le vent Sam 4 Juin - 21:29
Tu écoutes attentivement ce que le personnage mystère te raconte en essayant d'analyser ces quelques arguments simples, mais efficace, qu'il avance pour défendre sa condition. De plus il semblerait que ce curieux individu soit issu de la même nation que toi, ce qui te le rend tout de suite un petit peu plus sympathique. Et puis de toute façon, il faut avouer qu'il a raison, vous n'avez pas le choix de faire confiance à un guide ici, vu la populace qui se traine dans ce petit village froid... Le seul en qui tu aurais pu avoir confiance semble avoir disparu de la circulation d'après Arkaël... Ceci d'ailleurs t'agace fortement..., « J'apprécie votre discours. Je sais que les hauteurs sont dangereuses... Et je ne souhaite guère insulter votre stature. », dis-tu en souriant légèrement. Plus tu y réfléchis, plus tu te dis que tu aurais dû prendre Clavius avec toi... Un troll de la terre de deux mètres vingt ça ne se fait pas marcher facilement dessus, disons-le... Mais comme celui-ci est lent et ne connait guère les terres, cela aurait été plus un handicape qu'autre chose... Puis le dénommé Saykanel continu d'étaler ses quelques connaissances et ses craintes. Jusque là tu as écouté ce bonhomme qui n'a en rien l'air malfaisant à votre égare, tu étais calme, sereine, et plutôt confiante... Jusqu'au moment celui-ci manifeste la perte de vue, et tu sens le long de ton échine à ce moment là, un frisson électrique et froid la parcourir, créant jusque dans tes talons une sorte de fil rigide et invisible qui te fait sentir toute la gravité de la terre sur tes épaules étroites. « Je suis touchée de vos peurs. Je suis au courant de tout ceci, mais c'est vrai que le terrain nous est toutefois bien inconnu... », réponds-tu au final, essayant de cacher ton trouble. Mais pour laisser l'atmosphère un petit peu plus légère, tu décides de lâcher un petit commentaire sans intelligence, « Et bien à vrai dire je n'ai aucune envie de pratiquer le coït avec des Corbics... Je vous engage donc ! », sur ceci tu ranges bien soigneusement la bourse dans une poche cachée à l'intérieur de ton manteau.
« Arkaël, sangle-toi correctement, on met les voiles. On quitte ce village de glace. », ordonnes-tu à ton sbire en claquant les doigts encore une fois à son égare. Alors que tu discutais avec animation avec le géant de tissu, tu as pu remarquer que petit à petit les alentours vivants de la rue s'étaient fait bien plus calme, et le reste des civils se faisait méfiant à votre sujet. D'ailleurs il est possible de voir quelques entités vous pointant du doigts, ce qui te déplait fortement. Tu as comme la fâcheuse impression que quelque chose se trame, et que cela n'augure rien de bon... Après tout, une femme du sable dans les plaines de neige, qui parle à un géant mystérieux... Il y a de quoi se poser des questions. « Arathil ? ... Vous avez-vu ? là ..., tu fais un mouvement de tête en direction d'une faille, Partons par ici, doucement... Restons naturel. », intimes-tu à ton assistante. Tu ne voudrais pas remuer plus que ça les environs. Alors sans attendre plus, tu prends les devants, le dos droit, droite sur tes talons, un sourire bourgeois illuminant ton visage... Et s'il faut courir... Tu courras.
Saykanel Rokar JE SUIS SANS GUILDE FIXE
Guilde : Sans guilde fixe Inventaire : Pipe et herbes à fumer, vêtements, nourriture. Un peu de vin parce que les nuits sont froides. Messages : 231 Date d'inscription : 27/03/2016 Age : 28 Localisation : Malaggar
Sujet: Re: ♦ Mordre comme le froid, hurler comme le vent Dim 5 Juin - 22:19
Saykanel se réjouit de la réponse positive de son employeuse et gagna en sympathie à son égard en entendant ses paroles. Elle était, se disait-il, un peu comme Marn Arkonen. C'était le genre de personne qui savait se montrer charmante, suffisamment en tous cas pour qu'il soit difficile de rester énervé à leur égard. « Saykanel très heureux ! Conduire patronne, patronne et suivants de patronne suivre Saykanel. Lui les mener d'abord vers maison de frère de Saykanel dans montagne. Frère vivre pas loin et pouvoir aider. Et puis Saykanel penser que, après voyage, patronne et suivants aimer dormir dans lit et manger près du feu. » Il se tourna pour voir les quelques regards et doigts pointés vers eux. Foutus rapaces. Ils doivent se dire que voler de l'argent à une étrangère n'est pas si grave. Il vaudrait mieux partir avant que les choses ne dégénèrent. Le groupe se mit en marche et Saykanel prit le temps de mémoriser les noms de chacun : Arkaël était l'humain mal proportionné qui servait de défouloir à celle à la peau foncée, Andromias. La petite scribe peu bavarde mais plus intelligente que les deux autres était Arathil. Il prit le temps de l'observer de manière, du moins l'espérait-il, discrète. Ses yeux étaient étranges, comme d'une couleur et d'une profondeur rare. Enfin, son attitude était réellement étrange. Elle est sûre d'elle quand elle parle à sa patronne, se referme aisément, dégage une certaine...Angoisse ? Elle me rappelle Mère après l'incident.
Saykanel sortit de ses pensées pour avoir une malheureuse surprise. A l'entrée du village, un groupe de trois hommes s'était placé devant eux. Un hajhira au centre, deux humains à ces côtés. Le premier tenait une fourche, le second une pioche, l'hajhira tenait une longue dague. Comme l'avait prévu Arathil. Les villageois sentent de l'or. Il regarda derrière lui pour apercevoir quatre hommes, tenant, eux, gourdins et fourches. L'un, en revanche, tenait une torche. Sans doute pour brûler certains vivants ? Cela jouerait contre lui. Leurs armes sont pathétiques. Des paysans qui jouent au bandit. L'hajhira prenait la parole. « B'soir. Y'a une taxe pour passer par ce village, vous savez ? Votre bourse. » Il était clair, quand on remarquait l'avarice d'Andromias, qu'il était hors de question qu'elle s'y plie. Saykanel pensa rapidement. Elle va leur dire non et leur jeter une insulte et ils vont se préparer au combat. Il faut attaquer avant qu'ils ne soient prêts. Saykanel ferma les yeux un laps de seconde et visualisa la torche transportée par l'un des hommes... Déplacer la flamme, faire prendre feu à son bras et à ses cheveux. Panique dans les rangs arrière, ceux devant regarderont, se déconcentreront. Opportunité parfaite pour charger. Cela ne manqua pas, il rouvrit les yeux au moment où des hurlements de douleur se lançaient venant de derrière lui. Des hurlements d'horreur même. Saykanel fit taire sa conscience. C'étaient des voleurs après tout et Saykanel était le digne fils du géant des glaces. Son père était passé dans ce village et, quand ils ont tenté de le voler, il a tué l'un d'eux et a utilisé sa peau en manteau ? Saykanel brûlerait l'un des deux. L'éducation de Xior était très claire sur ce genre de situations. Un voleur, mes fils, n'est pas une personne. Quelqu'un qui refuse l'hospitalité non plus. Ils ne peuvent pas être considérés comme des créatures. Ils ne sont même pas des animaux. Il se jeta sur l'hajhira à la dague. Il avait appris une chose durant le combat contre Anva'ar Kordrak au sujet des combats contre les ennemis petits et agiles. Il ne fallait surtout pas leur laisser l'occasion de bouger. Les attraper et serrer fermement. « Mais père...Si jamais je tue un voleur ? Vous et mère ne cessez de me dire que je ne dois pas me battre avec les autres races parce qu'ils sont fragiles. » « C'est la meilleure chose que tu puisses faire, fils. Parce que ça instillera la peur dans le coeur des autres. Et crois-moi, la meilleure chose que les dieux peuvent accorder, surtout à un troll en Aurikann, est la peur. » Il prit la patte droite de l'hajhira, celle qui tenait la dague, de sa main gauche et serra fermement. Tant et si bien qu'il sentit un os se fracturer. « La peur, fils. Pour causer la peur chez les autres, tu dois accepter d'être un monstre à leurs yeux. Pas le monstre qui descendra dans leur village pour égorger leurs enfants et brûler leurs maisons, non. Le monstre qui les laissera en paix tant qu'ils en feront de même. Tu dois rendre au centuple le moindre crime qui est commis volontairement à ton égard. » Il commença à tordre le poignet, la fracture fut ouverte. L'hajhira tenta de réagir en lui collant un coup de pied au visage mais Saykanel attrapa son pied de sa main droite. « Père... Katenta pleure. Elle dit qu'elle a entendu une dispute entre vous et mère. » « Ce ne sera pas un problème longtemps. J'ai laissé ta mère te gâcher, toi et ton frère, vous rendre trop doux. Je ne ferai pas cette erreur avec ta sœur. » « Père, je... » « Ne discute pas. Tu ne sais pas contrôler ta colère, tu ne sais pas te battre. Tu es né sous une bonne étoile. Les dieux t'ont donné un corps de fer, des bras qui ne tarderont pas à dépasser les miens, mais comment les utiliseras-tu si ton cœur est si faible ? Je ferai en sorte que ce soit la dernière fois que ta sœur pleure. » Saykanel, ayant brisé le poignet gauche, le lâcha et vit la dague tomber au sol. Il attrapa la gorge de l'hajhira et le souleva au dessus de lui. « Père, je vais accompagner Katenta en Morrokoth. » « Je sais ce que ta soeur va y faire. Et toi ? N'as-tu pas déjà visité ta mère l'an dernier ? » « Je...J'ai décidé de partir, père. Je pense repasser ici de temps en temps mais...Vous aviez raison. J'ai hérité de votre force, mais Katenta a hérité de votre esprit. Je ne peux plus vivre dans votre ombre. » « En temps normal, ce genre de discours me plairait. Mais venant de toi ? Tu ne cherches pas ta propre vie, tu fuis. Tu n'as que deux réponses face à la vie, la colère et la fuite. Je prierai les dragons pour qu'ils t'obligent à grandir. » L'hajhira était désormais à deux mètres au-dessus du sol. Saykanel banda ses muscles et le jeta brutalement. Le dos de l'hajhira percuta le genou. Il jeta l'hajhira à terre. Mort, évanoui ? C'était sans importance à ses yeux. Blessure grave. Il ne pourra plus marcher. Pas avant un moment et des soins. Son bras brisé peut être soigné, il ne pourra plus jamais tenir d'arme. Il ne mérite pas mieux. Les deux autres maintenant... Saykanel se tourna vers le champ de bataille. Sur les trois bandits leur barrant la route, l'un était brisé au sol, l'autre se préparait à attaquer Saykanel et le troisième était encore abasourdi par la scène. De l'autre côté, un homme était brûlé, un l'aidait en jetant de la neige sur la brûlure et deux autres se préparaient à se jeter sur la petite troupe composée par Arkaël, Andromias et Arathil. Quoique leur nervosité les conduisait à tenir leurs gourdins maladroitement. Que dites-vous de cette peur-là, Père ? Il eut confiance en Arkaël pour s'occuper de ces deux-là et se tourna vers celui qui s'apprêtait à l'attaquer. Celui ci, avec sa pioche, était plus calme, plus concentré et tenait fermement son arme avec deux bras puissants. Pourquoi ai-je l'impression que celui là ne sera pas aussi pathétique que les autres ?
Arathil
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Sujet: Re: ♦ Mordre comme le froid, hurler comme le vent Lun 6 Juin - 6:40
Après avoir discouru encore un moment, Andromias avait finalement accepté l’offre de Saykanel, au plus grand soulagement d’Arathil.
«Arathil? ... Vous avez vu ? là ... Partons par ici, doucement... Restons naturel.»
C’est donc ainsi que leur petit groupe s’agrandit de nouveau. À la suite de leur guide, ils se dirigèrent vers la brèche. Malheureusement, un groupe de trois hommes s'était placé devant eux : un hajhira et deux humains. L’un tenait une fourche et l’autre, une pioche, l'hajhira quant à lui tenait une longue dague.
Jetant un coup d’œil derrière elle pour voir les options qui s’offraient à eux, Arathil découvrit quatre hommes. Trois étaient armés de gourdins et de fourches et le quatrième tenait une simple torche.
L’hajhira, qui semblait être le chef de cette petite bande de malandrins, s’adressa à eux : «B'soir. Y'a une taxe pour passer par ce village, vous savez ? Votre bourse.»
Ne sachant pas de quel côté le premier coup arriverait, Arathil hésita un moment : arc et flèches ou dague ?
Soudainement, un frisson parcourut l’échine. De la magie ?! Et qui plus est fort puissante, mais qui de ces compagnons en était la source ? Certainement pas Arkaël. Il ne réagirait pas comme il le fait devant sa maîtresse. Andromias était donc probablement celle qui venait de faire appel à la magie.
Jamais Arathil n’envisagea que Saykanel puisse en être l’auteur. Après tout, jamais on avait vu de troll user de magie !
La fraction de seconde qu’Arathil avait utilisé pour analyser ce qu’elle avait ressent avait été suffisante pour que des hurlements de douleur et d’autres d’horreur cette fois, se fassent entendre derrière eux pendant que Saykanel se jetait sur l'hajhira.
Lorsque qu’elle reporta son attention au moment présent, l’hajhira gisait au sol. Un homme était brûlé, un l'aidait en jetant de la neige sur la brûlure.
Saykanel se tenant entre eux et les bandits qui leur bloquaient le chemin, Arathil supposa qu’il serait bien capable de se charger des deux hommes qui se trouvaient devant eux. Cela en laissait trois pour Arkaël, Andromias et elle-même dont un qui était plus préoccupé par son comparse, gravement brûlé, que par le combat. Sans plus se soucier de ses compagnons, elle déposa son paquetage au sol et tira sa dague.
Le premier qui bougera sera pour elle.
Un mouvement, là, sur la gauche.
En deux-temps, trois mouvements, elle fut sur lui. L’homme était armé d’une fourche, mais il était loin du guerrier, de sorte que ses mouvements étaient lents et désordonnés. Ils s’observèrent un moment, se tournant autour. Arathil était beaucoup plus à l’aise avec son arc qu’avec une dague, mais son inattention lui avait coûté de précieuses secondes et il lui avait fallu se rabattre sur sa dague.
Une bourrasque de vent souffla alors, amenant avec elle de la neige.
*Et en plus il faut qu’il se mette à neiger, mais qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça.*
Bizarrement, Arathil était incapable de garder son esprit concentré sur le brigand qui lui faisait face et ce dernier en profitait et avait déjà failli l’embrocher deux fois avec son outil rudimentaire. Plongeant sur sa gauche pour éviter un nouveau coup de fourche, elle se retrouva au sol, le nez dans la neige.
*Là ! Des bruits de pas dans la neige !*
Une rapide roulade lui permit d’éviter de justesse un nouveau coup de fourche. Pendant que son adversaire récupérait son arme, Arathil se releva. Chassant de la main la neige qui avait fondu sur son visage, l’aërith se figea. De l’eau. En lieu et place de la neige, elle avait maintenant de l’eau sur le visage.
Sans même y penser Arathil porta son attention sur une nouvelle volute de neige qui dansait entre eux, les empêchant de bien se voir.
L’eau, sous sa forme solide les entourait. Elle pouvait sentir son essence de tous les côtés, et même sur le visage de l’homme. Regardant sans le voir le petit nuage de neige qui grandissait entre eux Arathil se concentra sur ces gouttelettes, les faisant converger vers les yeux de son adversaire avant de leur faire réintégrer l’état solide, rompant le nerf optique, l’aveuglant définitivement.
L’homme, en proie à une atroce douleur, se mit à hurler, projetant sa fourche devant lui, manquant Arathil de peu, avant de porter les mains à son visage.
-Sale garce ! Aboya l’homme faisant un pas en avant, signant sans le savoir son arrêt de mort.
Après tant d’années d’abstinence, sentir ainsi ce pouvoir couler de nouveau dans ses veines était grisant et Arathil avait momentanément perdu la capacité de résonner clairement. Voyant l’homme faire un pas dans sa direction, elle transforma la neige devant lui en une glace luisante.
Ce qui devait arriver arriva. Ne pouvant voir où il mettait les pieds, le bandit glissa et tomba lourdement au sol, sa tête atterrissant sur une pierre cachée sous la neige.
Reprenant ses esprits, Arathil s’approcha de l’homme qui était étrangement immobile, les yeux grands ouverts.
Il était mort. Elle l’avait tué.
*NON ! Je ne l’ai pas tué ! C’était un accident. Je ne pouvais pas savoir qu’il y avait une roche.*
Elle devait se convaincre de cela, sinon, il lui serait impossible de continuer.
Abandonnant le cadavre encore chaud derrière elle, elle regarda autour d’elle, analysant la situation.
Saykanel Rokar JE SUIS SANS GUILDE FIXE
Guilde : Sans guilde fixe Inventaire : Pipe et herbes à fumer, vêtements, nourriture. Un peu de vin parce que les nuits sont froides. Messages : 231 Date d'inscription : 27/03/2016 Age : 28 Localisation : Malaggar
Sujet: Re: ♦ Mordre comme le froid, hurler comme le vent Jeu 30 Juin - 8:04
Saykanel se retrouvait donc face à deux hommes, l’un encore tétanisé de peur, l’autre avec sa pioche à la main. Il n’eut pas le temps de penser à une approche que la pioche se dirigeait déjà vers sa tête. Il la bloqua de ses grosses mains, mais le choc du coup lui avait fait perdre un peu d’équilibre. Il décida de ne pas lâcher la pioche et referma ses mains autour. L’autre se mit à paniquer, à tenter de la dégager et Saykanel commença à pousser vers lui. C’était une lutte, de la force brute. Sauf que Saykanel était un troll et son adversaire pouvait être le plus fort des humains, il n’était qu’un humain. Saykanel lui donna un coup de pied dans le genou, le déséquilibrant et l’envoyant au sol et tomba sur lui de tout son poids. Il lâcha la pioche et enfonça ses griffes dans le ventre du bandit. Mort, au suivant. Le suivant avait lâché sa fourche et avait décidé de s’enfuir. Plus intelligent que les autres. De l’autre côté, deux étaient au sol, un s’occupait de désenflammer son ami et le dernier était aux prises avec Arkaël qui se débrouillait plutôt bien. Saykanel ramassa la fourche et chargea l’adversaire d’Arkaël, empalé au bout de sa lame. Celui qui avait finalement réussi à éteindre les flammes n’alla pas chercher son reste et décida de s’enfuir, laissant son ami mourant. Le troll regarda un peu le sang dans la neige. « Allez bien ? Saykanel prêt à repartir quand patronne voudra. » Saykanel se dirigea vers Arathil et remarqua son regard. Elle est aux prises avec les remords. Elle a du lait dans les veines je suppose, n’a-t-elle jamais tué qui que ce soit ? Ils sont morts, femme. Ce que tu vois n’est pas une personne, c’est un tas de viande ayant la forme d’une personne. Tu es vivante et ceux qui voulaient te nuire sont morts, sois heureuse. Il chuchota. « Amie Arathil pas s’en faire. Amie Arathil vivante. Seule chose qui compte. Le monde rempli de bêtises et de voleurs, si amie Arathil s’apitoyer sur tous ses ennemis, amie Arathil jamais heureuse. Maintenant, amie Arathil et Saykanel doivent travailler pour la patronne. Amie Arathil courageuse et forte pour humaine. Rester forte. »
Arathil
Messages : 40 Date d'inscription : 19/05/2016
Sujet: Re: ♦ Mordre comme le froid, hurler comme le vent Dim 10 Juil - 0:51
Toujours troublée par ce qu’elle venait de faire, Arathil n’entendit pas Saykanel approcher.
«Amie Arathil pas s’en faire. Amie Arathil vivante. Seule chose qui compte. Le monde rempli de bêtises et de voleurs, si amie Arathil s’apitoyer sur tous ses ennemis, amie Arathil jamais heureuse.»
Malgré tout, la voix de Saykanel était réconfortante.
«Maintenant, amie Arathil et Saykanel doivent travailler pour la patronne. Amie Arathil courageuse et forte pour humaine. Rester forte.»
«Je sais, Saykanel, mais ça ne veut pas dire que tout soit aussi simple que ça. Ce n’est pas qu’il soit mort qui me pose un problème, c’est que ce soit moi qui l’aie tué. Le fait qu’il soit tombé accidentellement sur cette roche ne diminue en rien mes torts.»
Tout en parlant, Arathil s’était dirigé vers son paquetage afin de le récupérer. Cet endroit ne leur apporterait rien de bon, alors inutile de s’y attarder.
Ses effets personnels de nouveau bien sanglés sur son dos et ses armes au fourreau, l’a’ërith était parée à reprendre la route lorsqu’une clameur se fit entendre.
L’homme qui avait prit la fuite après la mort de son compagnon carbonisé revenait vers eux en compagnie de plusieurs hommes. À quatre contre sept ils avaient aisément eu le dessus, mais elle doutait que même en comptant sur la force de Saykanel, ils puissent venir à bout de la petite troupe bigarrée qui marchait dans leur direction.
Andromias et Arkaël, qui se trouvaient plus près des portes de la ville furent bientôt encerclés par la foule en colère qui s’était scindée en deux groupes. L’un s’était dirigé vers leur patronne et son serviteur tandis que l’autre venait sur eux.
«Je crois, dit Arathil, que nous avons un petit problème! Si affronter sept hommes a été relativement simple, il en ira autrement cette fois et je doute que nous nous en tirions indemnes. Que proposes-tu?»
S’il n’en avait tenu qu’à elle, l’a’ërith aurait déjà tourné les talons et pris la direction de la forêt, mais elle n’était pas seule. Peut-être l’un de ses compagnons avait-il des atouts en main qu’elle ignorait encore.
Saykanel Rokar JE SUIS SANS GUILDE FIXE
Guilde : Sans guilde fixe Inventaire : Pipe et herbes à fumer, vêtements, nourriture. Un peu de vin parce que les nuits sont froides. Messages : 231 Date d'inscription : 27/03/2016 Age : 28 Localisation : Malaggar
Sujet: Re: ♦ Mordre comme le froid, hurler comme le vent Jeu 14 Juil - 5:10
Il y avait une foule d’une vingtaine de personnes autour d’eux. Peut-être plus. Il prit une grande inspiration et jaugea les environs.
« Je crois, dit Arathil, que nous avons un petit problème! Si affronter sept hommes a été relativement simple, il en ira autrement cette fois et je doute que nous nous en tirions indemnes. Que proposes-tu ? - La fuite, répondit-il. Suis-moi. »
Foutus humains, foutus paysans sans honneur, foutus pauvres minables prêts à vendre tout ce qui leur est cher pour quelques pièces sans valeur, foutus créatures trop faibles pour subsister sans acheter, foutue émeute…
Il aperçut une ouverture dans la foule et entreprit la course. Sortir de ce foutu village était la seule priorité. Les humains et hajhiras étaient peu habitués à la neige, Saykanel avait grandi dans des montagnes plus impraticables. Et il avait dû courir pour échapper à un Ibu. Ou tout du moins atteindre Xior avant que l’Ibu ne l’atteigne. Il ne fit guère attention à l’humain qu’il piétinait et ne se souciait que d’Arathil derrière lui, le suivant de près.
Comment la situation avait-elle autant dégénérée ? La faiblesse inhérente aux humains et hajhiras. Ils ne peuvent pas survivre s’ils ne sont pas malhonnêtes et lâches quand leurs corps sont aussi minables.
Le petit duo courut un moment avant de perdre leurs poursuivants à travers la forêt et, la nuit tombée, se retrouvaient dans une forêt de conifères guère loin du village mais relativement à l’abri du village. Près d’eux se tenait une rivière.
Saykanel se surprit à penser au sort d’Andromias. Il douta que les villageois la tuent. Une bonne parleuse comme elle pouvait probablement s’en tirer. « Bon, dit-il essoufflé, dépliez votre sac de couchage, je vais rassembler un peu de bois et en cherchant, nous devrions pouvoir faire un feu. Je doute que les villageois nous poursuivent à dire vrai. Les nuits Aurikanniennes sont rudes et… »
Il s’interrompit. Il avait arrêté de jouer sa fausse débilité sous le coup de l’adrénaline. Il se dit une seconde qu’il était beaucoup plus idiot qu’il l’avait cru. Il songea à reprendre son rôle mais ça ne marcherait probablement pas.
« Hum…Je vous dois peut-être une explication, non ?...Je…Oh bon sang quel imbécile. Disons simplement que les humains, en particulier en Aurikann, ont peur de la force des trolls. Si les trolls sont stupides, ils se sentent un peu plus en sécurité. Et je crois que nous avons eu la démonstration que les humains sont prompts aux décisions stupides. »
Il observa le regard d’Arathil, couvert de honte et rabaissa sa capuche pour révéler ses yeux rouges ardents et son pelage anormal. Ils étaient trop au sud d’Aurikann pour que les aurores se révèlent mais il regardait quand même le ciel avec la même insistance que si un dragon en descendait, pour éviter le regard d’Arathil.
Et puis lorsqu’il abaissa le regard, il vit une paire de marcheurs des côtes quitter le fleuve pour s’approcher timidement d’eux. « Oh…Des marcheurs…C’est un bon présage quand ils remontent les rivières, vous savez ? Evitez juste de les regarder dans les yeux, ils voient ça comme une provocation. Quoique ceux-là semblent plutôt descendre de la rivière pour gagner la mer. » Il ne se fit pas d’illusion quant au succès de sa tentative désespérée de changer de sujet et s’attendit à un massacre verbal.
Arathil
Messages : 40 Date d'inscription : 19/05/2016
Sujet: Re: ♦ Mordre comme le froid, hurler comme le vent Lun 18 Juil - 7:05
Comme Arathil, Saykanel avait conclu que la fuite représentait la meilleure option et, quand un troll vous disait de fuir, il était sage de ne pas argumenter et de s’exécuter sans tarder.
Après avoir laissé loin derrière eux leurs poursuivants, Arathil et Saykanel avaient poursuivit leur avancée dans la forêt. Arrivant près d’une rivière, le troll proposa de s’installer là pour la nuit.
«Bon, dit-il essoufflé, dépliez votre sac de couchage, je vais rassembler un peu de bois et en cherchant, nous devrions pouvoir faire un feu. Je doute que les villageois nous poursuivent à dire vrai. Les nuits Aurikanniennes sont rudes et…»
Brusquement, Saykanel s’interrompit en réalisant son erreur. Sous le regard inquisiteur de l’A’ërith, il bafouilla une excuse avant de rabaisser la capuche qui avait jusque là caché ses traits à ses compagnons. Cela fait, ne sachant trop quelle contenance adopter devant Arathil qui l’observait toujours, il leva les yeux au ciel.
Alors qu’elle regardait toujours le troll, elle perçut un mouvement du coin de l’œil et Saykanel dit alors :
«Oh…Des marcheurs…C’est un bon présage quand ils remontent les rivières, vous savez ? Evitez juste de les regarder dans les yeux, ils voient ça comme une provocation. Quoique ceux-là semblent plutôt descendre de la rivière pour gagner la mer.»
Cette nouvelle tentative de détourner la conversation fit sourire l’A’ërith malgré elle.
«Inutile d’essayer de changer de conversation Saykanel. S’il était effectivement préférable que les villageois vous croient stupide, je suis profondément déçue de voir que vous aviez la même opinion de no… de moi.»
Arathil allait dire «de nous» en parlant d’Andromias et elle, mais elle s’était ravisée en songeant qu’il avait peut-être effectivement été préférable que leur patronne ignore à qui elles avaient affaire avant de l’engager.
Cette comédie lui avait déplu, mais ce n’était pas son plus grand problème. Tout chez le troll évoquait le feu. Autant la couleur rougeoyante de ses yeux que la teinte plus qu’inhabituelle de son pelage. Se pouvait-il qu’elle se trouve face à un être qui n’existait, disait-on, que dans les légendes? Et encore, peu de gens croyaient à l’existence des Tog’walls.
«Ce qui est fait est fait et malgré que j’aimerais que ce soit possible, ne serait-ce que pour sauver Andromias et Arkaël, il nous est impossible de revenir en arrière. Vous aviez parlé de chercher du bois et de s’installer pour la nuit. Je propose donc qu’on s’en tienne à cela pour le moment. Il nous faudra ensuite décider de ce que l’on fera.»
Maintenant qu’elle se retrouvait seule avec Saykanel, Arathil allait devoir décider ce qu’elle souhaitait faire.
Lors de leur arrivée en Aurikann, Andromias avait un peu parlé de ses projets. Elle souhaitait étudier les Kleroths : leurs rituels, leurs croyances, de mêmes que l’usage de certaines plantes pour leurs propriétés psychotropes.
Quoique dangereux, ce projet l’intéressait toujours et, si Saykanel acceptait de la guider, elle pourrait le reprendre à son compte pour l’Amicale Anthropologiste Inter-Ethnique ou AAIE. Elle pouvait aussi choisir un tout autre sujet d’étude, mais elle ignorait encore quoi. Peut-être que Saykanel, puisque sa connaissance de l’Aurikann était meilleure que la sienne, pourrait lui proposer quelque chose. Il existait aussi une troisième option. Rentrer chez elle en Pavryon. Celle dernière solution lui plaisait moins que les deux autres, mais elle n’était pas encore prête à l’éliminer.
Il lui restait aussi à trouver où elle avait déjà vu le nom de Saykanel. Une petite voix lui disait qu’elle devait résoudre cette énigme avant de songer à poursuivre sa route avec le troll.
Saykanel Rokar JE SUIS SANS GUILDE FIXE
Guilde : Sans guilde fixe Inventaire : Pipe et herbes à fumer, vêtements, nourriture. Un peu de vin parce que les nuits sont froides. Messages : 231 Date d'inscription : 27/03/2016 Age : 28 Localisation : Malaggar
Sujet: Re: ♦ Mordre comme le froid, hurler comme le vent Mar 19 Juil - 4:09
Tout était posé, un petit feu à l’état de braises ardentes se tenait devant eux et Saykanel buvait la dernière gorgée de vin de sa gourde. Les deux marcheurs étaient retournés à leur rivière et se laissaient couler vers l’océan. Arathil se tenait face à lui, quelque peu pensive. Quelque chose se dégageait de ses yeux d’une couleur indescriptible entre marron et vert, quelque chose que Saykanel, ou tout du moins un instinct profondément enfoui en lui, trouvait dangereux. Terriblement dangereux.
« Le nord n’est pas sans danger, dit-il en se décidant à briser le silence, il y aura les Ibus et Skuras, le froid, la tempête, les plantes vénéneuses…Mais si vous désirez continuer l’affaire pour votre propre compte et bien…Espérons que vous aurez moyen de me payer. » Il mâcha la viande séchée qu’il sortait de son sac.
« Ne vous vexez pas mais…Je pars pour Malaggar, j’avais décidé d’accompagner Andromias parce que cette bourse m’aurait payé mon passage jusqu’à Elmur sur un bateau. Voire même un aéronef. Il est difficile pour un être de ma stature de voyager. Je marche depuis Valestria et je crains que Malaggar soit encore loin. A moins que vous n’ayez un quelconque moyen de paiement alternatif, le mieux que je puisse faire est de vous accompagner jusqu’à Masdyr ou Vascanthe si vous préférez. Je pars vers le sud-ouest donc l’une ou l’autre, cela m’est égal… »
Il n’avait guère le choix ici. Il n’allait pas retourner à travers les montagnes par simple charité. Quel fichu intérêt y avait-il ? Au moins à Masdyr, Arathil pourrait prendre le bateau et rentrer à…Elle était bien de Morrokoth ?
Il tourna son regard vers la rivière. S’il pouvait simplement nager jusqu’à Elmur, tout serait plus simple. Il jeta un morceau de viande rassis à l’eau, dégoûté par la sensation infecte qui s’était propagée sur sa langue.
La décision appartenait à Arathil désormais. Il attendit d’avoir sa réponse.
Arathil
Messages : 40 Date d'inscription : 19/05/2016
Sujet: Re: ♦ Mordre comme le froid, hurler comme le vent Mar 19 Juil - 6:31
L’a’ërith avait attentivement écouté Saykanel sans répliquer. Le troll lui proposait donc de la conduire jusqu’à Vascanthe ou Masdyr puis, de reprendre son propre chemin.
Les dangers qu’elle risquait de devoir affronter si elle persistait dans sa quête de connaissance des Kleroths étaient bien réels et elle se savait incapable de les vaincre seule. Arathil avait bien quelques écales qu’elle pouvait lui offrir pour qu’il l’accompagne, mais cela la laisserait dans la gêne pour terminer son voyage et cette perspective ne l’enchantait guère.
Maintenant, il lui fallait décider jusqu’où elle voulait aller. De son sac, elle sortit une liasse de documents soigneusement attachés. Déficelant le paquet, elle en tira une carte de Thoronir, échappant du même coup quelques-uns des papiers. Sans y prêter une grande attention, elle les rassembla dans le but de les remettre dans son sac. Ce faisant, un mot attira son regard. Faisant mine de regarder tous les documents qu’elle avait en main, elle balaya des yeux celui qui l’intriguait.
Aucun doute n’était possible, la description qui accompagnait le nom figurant sur l’avis de recherche qu’elle avait en main ne pouvait être que celle de son guide. Elle savait maintenant pourquoi le nom de Saykanel lui semblait familier, il était recherché depuis près d’un an.
Ne voulait pas alerter le troll sur sa découverte, Arathil remit les papiers dans son sac et étala sa carte devant elle. Si les circonstances avaient été différentes, elle aurait probablement choisit de se rendre jusqu’à Vascathe, mais elle croyait maintenant préférable de prendre la direction de Masdyr. Il lui était à présent facile de comprendre pour quelle raison Saykanel voulait partir pour Malaggar.
«En y réfléchissant bien, je crois qu’il serait plus sage pour moi d’aller à Masdyr. Une fois là-bas, je vous paierai une partie de ce qu’Andromias vous avait promis. Il serait trop risqué de poursuivre les plans initiaux.»
L’a’ërith avait prévu profiter de leur arrêt du soir pour compléter son carnet de voyage, mais cette idée ne lui semblait plus aussi attrayante. Avoir un troll, voire un tog’wall pour guide et compagnon de voyage était une chose, le savoir recherché en était une autre.
Saykanel Rokar JE SUIS SANS GUILDE FIXE
Guilde : Sans guilde fixe Inventaire : Pipe et herbes à fumer, vêtements, nourriture. Un peu de vin parce que les nuits sont froides. Messages : 231 Date d'inscription : 27/03/2016 Age : 28 Localisation : Malaggar
Sujet: Re: ♦ Mordre comme le froid, hurler comme le vent Sam 23 Juil - 7:05
Arathil était désormais décidée à voyager vers Masdyr, ce qui arrangeait relativement bien Saykanel. Dans une grande ville, il serait moins remarqué et il n’avait qu’à la laisser aux portes de la ville et tant pis il reprendrait vers l’est. Cet argent pourrait peut-être lui payer une place de bateau ? Il passerait par la maison familiale en priant pour éviter d’y croiser son père.
« Il nous suffira de descendre vers le sud, nous croiserons un fleuve et là il faudra prendre légèrement au sud-est en restant à portée du fleuve. A ma connaissance il n’y a pas de faune dangereuse, le voyage ne sera en théorie pas risqué. La théorie ne se passe jamais comme la pratique donc restez attentive. »
Il comptait environ une semaine de marche en prenant en compte le terrain difficile, peut-être plus. Remarquant qu’il était impossible de prendre le bateau à Masdyr dans la situation actuelle, vu qu’il était naturel de vérifier les avis de recherche avant de prendre un mystérieux passager, il appréhendait quelque peu le voyage.
Le duo dormit cette nuit-là et entreprit le voyage le lendemain aux aurores. Saykanel ne pouvait s’empêcher de trouver le regard d’Arathil étrange. Quelque chose avait changé depuis la veille, mais il ne savait pas quoi. Je dois être paranoïaque. Si elle savait que je suis recherché, elle s’en serait rendu compte avant.
Le trajet vers le sud avait le mérite d’être plus simple que vers le nord. Le froid était de toute évidence gérable et le terrain plus praticable. Il préférait éviter les conversations et marchait en silence.
Arathil
Messages : 40 Date d'inscription : 19/05/2016
Sujet: Re: ♦ Mordre comme le froid, hurler comme le vent Lun 8 Aoû - 4:19
Après avoir marché en silence durant plusieurs heures, Arathil et Saykanel firent une pause pour casser la croûte. Les provisions de l’a’ërith étaient pratiquement épuisées. Normalement, elle aurait dû faire quelques achats la veille avant de quitter le village, mais leur départ hâtif en avait décidé autrement.
« Savez-vous s’il y a quelque chose à chasser dans ce secteur? Il m’a été impossible de faire les provisions nécessaires hier.»
Tout en parlant à Saykanel, Arathil fouillait dans son sac pour trouver ses vêtements de rechange. Le troll ne semblait pas affecté par la température, mais elle, elle était gelée. Peut-être que si elle enfilait cette autre tunique, elle aurait moins froid.
Ses vêtements étant dans le fond de son sac, il lui fallut en sortir son matériel de scribe ainsi que quelques documents auxquels elle n’accorda sur le coup que peu d’attention. Ce n’est qu’en remettant le tout en ordre qu’elle réalisa que l’avis de recherche pour Saykanel se trouvait bien en vue sur le dessus de la pile. Rapidement, elle remit le tout dans ses bagages en espérant que le troll ne l’ait pas vu.
*Si jamais il réalise que je sais qu’il est recherché j’ai bien peur de ne jamais atteindre Masdyr vivante.*
Saykanel Rokar JE SUIS SANS GUILDE FIXE
Guilde : Sans guilde fixe Inventaire : Pipe et herbes à fumer, vêtements, nourriture. Un peu de vin parce que les nuits sont froides. Messages : 231 Date d'inscription : 27/03/2016 Age : 28 Localisation : Malaggar
Sujet: Re: ♦ Mordre comme le froid, hurler comme le vent Lun 15 Aoû - 3:19
Le voyage se passait relativement bien et, au bout de quelques heures de marches, les deux personnages décidèrent de s'arrêter pour manger. Les provisions se faisaient faibles malheureusement. « Je crains que chasser soit difficile en cette période, pas impossible cependant. Les gros animaux ont tendance à chasser plus au sud ou plutôt vers les montagnes tandis que les plus petits se terrent pour échapper au froid. Au niveau plante en revanche, je ne... » Il allait dire qu'il ne s'inquiétait pas, mais ses yeux s'arrêtèrent sur une feuille sortie du sac d'Arathil. Un avis de recherche. Le troll Saykanel Rokar est recherché pour meurtre de noble, incendie volontaire et mutilation. Vingt mille écales seront offertes à quiconque le capturera, la moitié à quiconque le tuera. Il est extrêmement dangereux et doit être traité avec une grande précaution. Il est reconnaissable à ses longues griffes bestiales et... L'esprit de Saykanel fourmilla à toute allure. L'immonde chienne, elle doit probablement m'attirer dans un piège, elle a compris que j'étais recherché et s'était dit qu'elle pouvait se faire une petite fortune en m'amenant à Masdyr. « J'ai perdu le fil de mes pensées, navré. Je ne suis pas inquiet, il suffira juste de faire attention aux plantes, on devrait trouver quelques fruits et racines, rien de très ragoûtant mais suffisant. » Il lui fallait réfléchir à une stratégie. L'abandonner en route, la tuer sur le chemin ?...Non, il n'allait pas commettre un meurtre... En revanche, il pouvait tourner la situation hautement défavorable en avantage. Se débarrasser des chasseurs de prime et autres assassins...Si celle-là, qui s'apprêtait à le dénoncer dès l'arrivée à Masdyr était persuadée de sa mort, il était tranquille. Mais ce serait difficile. Il ne pouvait pas le faire loin de Masdyr pour la même raison que celle qui poussait de toutes évidences Arathil à ne pas l'égorger pendant son sommeil, elle devait arriver vivante en ville. Il s'allongea. « Navré, dit-il en souriant, la digestion me donne toujours envie de me reposer quelques instants. » Le visage tourné vers le ciel, elle ne pouvait voir son air de réflexion. Il décida de faire la chose à un jour de Masdyr, il avait besoin de laisser des preuves de sa mort. Se trancher une oreille ? Une phalange ? Et il faudrait du sang. Tous les sangs se ressemblant, il pourrait trouver une quelconque grosse bête, l'égorger et la pendre par les pieds pour recueillir le sang et le répandre. Les Ibus emportaient bien leur proie dans leur repère, non ? Il pourrait mettre en scène une attaque d'Ibu au plus noir de la nuit, une attaque dans laquelle il "perdrait la vie", Arathil n'entendrait que des grognements intenses et ses propres hurlements de douleur. Elle irait sur les lieux, trouverait des branches cassées, des traces de griffes sur les arbres, du sang et une traînée typique d'un corps qu'on déplacerait. Cela suffirait à la persuader de sa mort, mais il fallait qu'elle transmette l'information. Pour ça, il fallait qu'elle ait de quoi prouver qu'elle avait tué Saykanel. En théorie la tête. Se trancher les griffes ? Elles repousseraient après tout. Mais c'était stupide, pourquoi un animal trancherait les griffes ?... Il pouvait par contre en laisser une cassée et plantée dans un arbre, elle déduirait que l'attaquant avait esquivé un coup. Et laisser ses affaires derrière. Il ne regretterait pas ses quelques vêtements, mais ses statuettes des dieux dragons...étaient moins importantes que sa survie.
Le voyage continua donc et, au soir, Saykanel déclara qu'il allait chasser, demandant à Arathil de l'attendre au petit camp de fortune qu'ils avaient posé et précisant qu'une chasse était longue et qu'il rentrerait le matin au plus tard. Ils étaient à deux jours de Masdyr, il lui fallait du sang. Beaucoup de sang. Il prit son outre de vin, malheureusement finie, et entra dans la forêt. Il ne remarqua aucun arbre qui pouvait indiquer qu'on était sur le territoire d'un Ibu, ceux-ci griffant leurs arbres, et l'odeur n'était pas marquée par l'urine des Skuras. Il attendit d'être suffisamment éloigné pour ne pas être à portée de l'audition d'Arathil et marqua l'arbre de ses griffes, en se concentrant au maximum pour en diminuer la chaleur. Il sourit et continua. A terre, il trouva au pied d'un arbre des excréments de Birdo...Les Birdos ne se soulageaient jamais loin de leur terrier. Il remonta la piste et, sous les racines de l'arbre, trouva une petite famille d'animaux. Deux adultes, trois enfants proche de l'âge adulte. Il jubila et étrangla les deux premiers, confiant que les trois enfants ne s'échapperaient pas, avant de les poser à l'écart. Il prit les trois jeunes et ouvrit leur gorge de ses griffes, les uns après les autres. Puis, il les pendit au dessus de son outre qui était désormais remplie de sang. Il enterra les corps des enfants. « Péri dans les flammes, à jamais dans les cieux. » Satisfait, il se dirigea vers le camp où il ramena, triomphant, les deux oiseaux adultes étranglés. C'était le matin et il fit cuire les deux oiseaux en brochette après avoir vidé leurs intestins et avoir fait passé des branches lavées de leurs becs jusqu'à leurs postérieurs. « J'ai été chanceux. Deux mâles dans un arbre en train de se battre, ils étaient déjà fatigués. Bon appétit ! Et bonjour ! La nuit était bonne ? Ne vous inquiétez pas pour moi, les trolls sont endurants, une nuit sans dormir ne sera pas un problème. » La marche reprit donc sous la même rengaine. A midi, ils croisèrent l'arbre que Saykanel avait marqué. Il afficha un air inquiet. « Les Ibus marquent leur territoire ainsi...Pas vraiment de quoi s'inquiéter, ils attaquent rarement les voyageurs en groupe. Si vous en croisez un cependant...Levez les bras, criez, faites du bruit et ne le regardez pas dans les yeux. A moins qu'il ait faim, ça le dissuadera d'attaquer. Si il a faim, par contre...Et bien courrez très vite. Parce que s'il vous attrape, il vous brisera la nuque, vous tuant sur place, et traînera votre corps dans sa tanière. Traversons rapidement son territoire et tout ira bien. » Ils continuèrent et, au soir, dressèrent le camp. Saykanel s'allongea et se déclara trop fatigué pour chasser cette nuit là. « Nous serons à Masdyr demain à midi à ce rythme, il suffit de longer la rivière et la ville sera visible dès que nous serons sortis de la forêt. » Il ferma les yeux, se retenant de dormir par peur d'être incapable de se réveiller. Il se leva au bout d'une petite heure, prit son outre. « Je dois répondre aux besoins impérieux de la nature, gardez moi mon sac, je reviens. »
Il avança quelques dizaines de mètres et, une fois en dehors de la portée d'audition d'Arathil, il cassa deux branches, planta ses griffes dans un arbre, et s'arracha l'une d'entre elle. C'était douloureux et il répandit le sang autour. Il prit ensuite l'outre et jeta un peu de sang d'oiseau sur les arbres. Enfin, il s'allongea au sol et se mit à ramper par terre, pour donner l'impression que son corps avait été traîné et laissa une petite piste de sang derrière lui. En dernier lieu, il répandit ce qui restait du sang, déchira un peu ses vêtement et les arrosa de sang et poussa un énorme cri d'agonie. Il mit sa bouche entre ses mains et imita tant bien que mal le cri d'un animal sauvage. Enfin, il prit la fuite. S'il n'avait rien oublié, Arathil trouverait la "zone de combat". Elle déduirait du hurlement que Saykanel avait été attaqué par un Ibu, qu'il avait tenté de se descendre, s'était énormément blessé, qu'il avait tenté de frapper le Ibu et que la bête l'avait esquivé, poussant Saykanel à perdre une griffe. Enfin, la bête aurait gagné le combat, tué Saykanel et l'aurait traîné dans sa tanière encore sanguinolent. Si ça ne marchait pas il ne saurait plus quoi faire.
Arathil
Messages : 40 Date d'inscription : 19/05/2016
Sujet: Re: ♦ Mordre comme le froid, hurler comme le vent Mer 7 Sep - 3:40
Depuis qu'ils s'étaient remis en marche, Arathil se sentait observée. Cela n'avait aucun sens puisqu'il n'y avait que Saykanel dans les environs et qu'il était devant et non derrière elle. Cette impression créait en elle un sentiment de malaise. Comme la veille, la journée se passa dans un silence presque total jusqu'à ce qu'ils s'arrêtent pour la nuit et que Saykanel ne parte chasser, l'avertissant qu'il ne serait de retour qu'au matin. Incapable de se départir de la peur qui grandissait en elle, l'A'ërith sortir son écritoire de voyage et entreprit de noircir les pages de sont journal.
Bientôt le bruit de la plume qui court sur le papier l'amena se calmer et à laisser de côté l'inquiétude qui ne l'avait pas quittée de la journée. La fatigue et le sommeil l'ayant rattrapée, Arathil Rangea son matériel, non sans avoir brûlé au passage l'avis de recherche de Saykanel pour éviter qu'il ne le découvre par hasard. En dépit de toute prudence, Arathil s'endormit assez rapidement, mais son sommeil n'en demeura pas moins troublé. Le matin amena avec lui le retour de Saykanel pour qui la chasse avait été bonne.
« J'ai été chanceux, dit-il. Deux mâles dans un arbre en train de se battre, ils étaient déjà fatigués. Bon appétit ! Et bonjour ! La nuit était bonne ? Ne vous inquiétez pas pour moi, les trolls sont endurants, une nuit sans dormir ne sera pas un problème. »
Après s'être restaurés, ils reprirent la route, toujours en silence, jusqu'à ce que Saykanel affiche un air inquiet et ne lui désigne un arbre dont l'écorce avait été griffée en lui disant que cela signifiait que des Ibus se trouvaient dans les environs. Ne s'attardant pas, le troll se remit en marche toujours l'espérait elle en direction de Masdyr et non au plus profond des bois pour la faire disparaitre à jamais.
Le soir venu, ils campèrent pour la dernière fois si elle se fiait aux paroles de son guide.
Une heure après avoir dressé le camp, Saykanel l'informa qu'il s'absentait un moment, mais qu'il ne serait pas long.
Près de quinze minutes s'étaient écoulées quand un hurlement étouffé retenti dans les bois.
Figée par la peur Arathil devint aussi immobile qu'un roc. Était-ce le cri d'un Ibu? Et où était passé Saykanel? Avait-il été attaqué? Malgré la réputation de son guide, Arathil était inquiète.
S'il s'agissait bien d'un Ibu, demeurer là pouvait s'avérer dangereux. Arathil éteignit donc le feu et rassembla rapidement ses effets. Au moment de sangler de nouveau son sac sur son dos, elle eut une pensé pour le paquetage de Saykanel et après un court moment d'hésitation, elle prit son arc d'une main, le sac du troll dans l'autre et s'avança dans les bois dans la direction qu'avait pris son compagnon de voyage.
Bientôt Arathil arriva sur vision d'horreur. Déposant le sac de Saykanel, elle encocha une flèche et s'avança pour examiner les lieux. Plantée dans l'un des arbres ensanglantés, elle trouva une griffe rouge.
*Saykanel!*
En poursuivant son examen des lieux, elle découvrir une trace sur le sol, comme si un corps avait été entraîné au plus profond des bois.
Reprenant les bagages, elle suivi la piste laissé par la bête, conservant l'espoir que Saykanel avait survécu à l'attaque.
Elle suivait la piste depuis quelques minutes dans des craquements se firent entendre sur sa droite.
Saykanel Rokar JE SUIS SANS GUILDE FIXE
Guilde : Sans guilde fixe Inventaire : Pipe et herbes à fumer, vêtements, nourriture. Un peu de vin parce que les nuits sont froides. Messages : 231 Date d'inscription : 27/03/2016 Age : 28 Localisation : Malaggar
Sujet: Re: ♦ Mordre comme le froid, hurler comme le vent Lun 12 Sep - 6:08
Oh bon sang elle est têtue celle-ci.
Saykanel entendait Arathil avancer à travers le forêt, criant son nom...Là, elle allait attirer une saleté c'était garanti.
Il était perché au sommet d'une colline, dissimulé derrière les arbres. Il décidait simplement d'ignorer l'A'ërith jusqu'à ce qu'elle parte.
C'est alors qu'il entendit un cri. Un cri animal. Un corbic ? Non. Douze corbics.
C'était la période des amours. Les mâles allaient entrer en compétition pour les femelles et donc se jeter sur la moindre nourriture.
C'est sur cette réflexion que les capacités mentales de Saykanel se remirent en marche. Il fut aidé par les ailes se dirigeant vers lui. Il se leva vit la nuée se jeter sur la plus grosse proie visible. Lui. Il prit par instinct l'autre direction, courant pour échapper à ces monstres.
Il descendit la colline en courant, se prit pied dans les racines et dévala le reste de la pente la tête la première pour atterrir devant Arathil.
Klavos, Jiskar, Azdoth...Vous et moi aurons une petite discussion par rapport à votre comportement ici. Vous devez trouver ça très drôle, mais je vous assure que vous êtes bien les seuls.
- Pas le temps de discuter, courrez !
Arathil
Messages : 40 Date d'inscription : 19/05/2016
Sujet: Re: ♦ Mordre comme le froid, hurler comme le vent Ven 30 Sep - 6:16
Les craquements se multipliant, Arathil déposa les bagages de Saykanel et encocha une flèche. Bientôt, un bruit de chute se fit entendre et après avoir dégringolé la colline, Saykanel vint s’immobiliser à ses pieds. Si elle avait été le moindrement nerveuse, la flèche qui se trouvait sur son arc se serait logée entre ses deux yeux. *Pour quelqu’un qui a été attaqué par un Ibu, il semble en parfaite santé !*
Avant même qu’Arathil ne puisse dire un mot, son guide l’avait interrompu en lui disant de courir.
- Courir ? Mais pourquoi donc faut-il… Qu’est-ce que c’est que ÇA!?
Arathil venait d’apercevoir et surtout d’entendre la nuée de corbic qui fonçait droit sur eux. Comprenant soudainement son empressement à s’éloigner, elle fit demi-tour et sans attendre qu’il se relève, elle se mit à courir sans poser plus de questions, se promettant bien de tirer tout ça au clair dès que les choses se seraient calmées.
Dernière édition par Arathil le Mar 4 Oct - 3:26, édité 2 fois
Saykanel Rokar JE SUIS SANS GUILDE FIXE
Guilde : Sans guilde fixe Inventaire : Pipe et herbes à fumer, vêtements, nourriture. Un peu de vin parce que les nuits sont froides. Messages : 231 Date d'inscription : 27/03/2016 Age : 28 Localisation : Malaggar
Sujet: Re: ♦ Mordre comme le froid, hurler comme le vent Mar 4 Oct - 2:29
Malheureusement les nuées de corbics étaient plus tenaces que les abeilles Ermuraguiennes, largement capable de poursuivre leur cible sur des centaines de mètres. Les deux silhouettes se retrouvaient donc haletantes, courant à travers la forêt, percutant arbre et racine, priant pour ne pas tomber, pour échapper à l'assemblée infernale des plumes noires. Le soleil commençait à se lever et les murs de la ville pouvaient déjà être aperçus. Saykanel, courant, se tourna vers Arathil...Et ne la trouva pas. Dans la précipitation ils avaient dû être séparés. Il n'entendait pas de cri de douleurs et il supposa que les corbics ne l'avaient rattrapée. Il se retourna, espérant que la nuée s'était séparée mais...Presque tous les corbics qu'il avait vu étaient toujours à ses trousses, ignorant l'A'ërith. Il courut vers le nord et, voyant la rivière, décida de s'y jeter en priant pour ne pas être attaqué par un rokus ou des marcheurs des côtes affamés.
Une heure plus tard, Saykanel se réchauffait près d'un feu en cherchant le sommeil. Il avait fouillé tout le trajet, pas de cadavre d'A'ërith. Elle avait donc dû prendre un autre chemin et échapper ainsi aux corbics. La ville étant visible, elle l'avait probablement déjà rejointe. Quant à lui, il avait le dos éraflé par le bec des monstruosités, froid parce qu'il était resté dans l'eau glacée du matin pour échapper aux bêtes et une frustration causée par l'échec de son plan. Il ne resta que quelques minutes avant de reprendre son chemin vers le nord, le domicile familial lui manquait.
Arathil
Messages : 40 Date d'inscription : 19/05/2016
Sujet: Re: ♦ Mordre comme le froid, hurler comme le vent Mer 5 Oct - 6:33
Fuir. Il n’y avait plus que ça qui importait.
Les branches lui fouettaient le visage et ses poumons étaient en feu, mais elle ne pouvait s’arrêter. Derrière elle, elle pouvait entendre les pas lourds de Saykanel et les cris des corbics affamés. Bientôt, un immense rocher se dressa devant elle et sans y réfléchir, elle prit vers la gauche. Peu à peu, le bruit de la poursuite s’atténua. Ce fut une chance pour Arathil, car sa course fut soudainement stoppée par une importante dénivellation. Se retournant pour faire face à ses adversaires, elle constata qu’il n’y avait plus qu’un seul corbic à ses trousses et aucune trace de Saykanel.
La bête s’approchait de plus en plus et il lui était impossible de reculer. Agrippant fermement son arc, elle espéra faire mouche au premier tir, car elle n’aurait pas une seconde chance. Inspirant profondément, elle se concentra sur le corbic qui n’était plus qu’à quelques coups d’aile.
Une seconde, puis deux s’écoulèrent puis, Arathil lâcha sa flèche. Le temps sembla s’être suspendu et bientôt, le corbic toucha terre, une flèche plantée entre les deux yeux.
L’aërith était épuisée, mais elle n’avait pas le choix, il lui fallait revenir sur ses pas pour savoir ce qu’il était advenu de son guide.
Rebroussant chemin et s’enfonçant de nouveaux dans les bois, Arathil espéra être dans la bonne direction.
Ses pas la menèrent jusqu’à l’orée de la forêt. De cet endroit, elle pouvait apercevoir Masdyr au pied de la colline sur laquelle elle se trouvait.
*Même s’il m’a trompée, je ne peux pas abandonner Saykanel ainsi. D’un autre côté, retourner dans la forêt est bien risqué et avec la chance que j’ai, je passerai à quelques mètres de lui et me perdrai dans les bois. Il y a bien plus de chance qu’il me retrouve ici que là-bas.*
Arahtil entreprit donc de gagner la cité où elle pourrait se reposer. Les dernières heures avaient été éprouvantes et elle avait peine à rester debout. Deux fois déjà, elle était tombée après s’être pris les pieds dans une racine qu’elle n’avait pas vue. Cette fois, ce fut une plaque de glace dissimulée dans les herbes qui la prit par surprise. Entraînée par le poids de son sac, elle bascula vers l’avant. Ramenant ses bras devant sa tête, elle put atterrir dans une espèce de roulade qui manquait singulièrement de grâce.
Se relevant tant bien que mal, l’aërith se remit en marche. Elle voulait atteindre la ville au plus vite, car la clarté du jour s’amenuisait de plus en plus.
En tout et partout, il lui fallut 2 heures pour atteindre la cité. Elle aurait pu y parvenir plus rapidement, mais elle avait dû faire une pause après s’être une fois de plus, étalée de tout son long. Profitant d’un bosquet de grands arbres en plein milieu de nulle part, Arathil avait pris un peu de repos, mangé ses dernières provisions et répondu à l’appel de la nature à l’abri derrière un rocher.
C’est donc d’un pas vif qu’elle fit son entrée dans la ville et pour son plus grand plaisir, une auberge se situait non loin des portes.
*Voilà exactement ce qu’il me faut.*
*** Après deux jours, il lui parut évident que Saykanel n’avait pas su échapper aux corbics. Malgré tout, elle en était un peu triste. La compagnie du troll lui avait été agréable.
Reprenant ses bagages, elle remit en route sans regarder derrière elle.
Fin
***
Résumé Engagée comme scribe dans une expédition d’exploration d’Aurikann, Arathil fait la connaissance de Saykanel qui a été engagé pour guider le groupe. Après une première malchance qui les a séparés du chef du groupe, Arahtil et Saykanel se mettent en route vers Masdyr. Alors que le voyage tirait à sa fin, Saykanel réalise qu’Arathil sait qu’il est recherché et s’imagine qu’elle veut le livrer pour obtenir la récompense. Il met en place un plan pour qu’elle atteigne la ville seule et qu’on ne pense plus à le chercher. Croyant qu’il a été attaqué par une Ibu, Arathil part à la recherche de Saykanel. Ils sont attaqués par une nuée de corbic et sont séparés, menant finalement Arathil à croire que Saykanel a été tué. Arrivée seule à Masdyr, l’aërith attend quelques jours dans l’espoir que le troll la rejoigne. Toujours sans nouvelles, elle reprend la route.
***
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Sujet: Re: ♦ Mordre comme le froid, hurler comme le vent
♦ Mordre comme le froid, hurler comme le vent
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